La librairie est morte, vive la... ?

La quoi ?
Le monde de la librairie vit une mutation sans précédent, le commerce électronique et la dématérialisation du livre .
Comment les libraires doivent-ils s'adapter à cette nouvelle donne ?
Si la librairie d'aujourd'hui est morte, alors quelle sera-t-elle demain ?

mardi 4 octobre 2011

La librairie face à la dématérialisation du livre

 Photographie de Clément Monjou eBouquin Les badges du Bookcamp4 





Le samedi 24 septembre a eu lieu la 4e édition du Bookcamp Paris, une journée d'ateliers autour des problématiques du livre, de la lecture et de l'édition à l'heure du numérique. 
C'est donc au Labo de l'édition à Paris qu'Hubert Guillaud (LaFeuille...) a organisé cette passionnante journée.



Une ombre au tableau cependant, l'absence de libraires "traditionnels", hormis quelques-uns, dommage. A signaler la présence de Sylvie Lartigue de 1001libraires.com :-)
Pour le thème de la librairie, nous avions convenu de nous écarter du débat actuel livres papier/numérique pour repenser la librairie dans une vie totalement numérique. 

Le sujet : La librairie face à la dématérialisation du livre. la lecture numérique représente près de 2% des ventes de livres en France et 10 % aux Etats-Unis en 2010. Les prévisions américaines établissent le marché du numérique à 50% d'ici 5 à 10 ans.

L'idée : En 2050, le marché du livre est 100% numérique. Que devient la librairie sans son support historique, le livre papier ?
L'idée est donc de dessiner le modèle économique de la librairie de demain sans le support papier, d'imaginer ainsi le rôle du libraire et de redéfinir par la même occasion l'identité du lieu librairie.


Le 28 septembre, Elisabeth Sutton d'IDBOOX publiait justement un scénario proche de notre sujet, avec 25 années de moins !
Le but de cet atelier était de tenter de se projeter dans un avenir possible, pour ne pas dire probable, et de lancer à bâtons rompus des pistes d'adaptation, de mutation de la librairie.
La librairie DOIT continuer d'exister et de vivre, c'est un impératif, à mon sens.
Aussi, il nous faut dès aujourd'hui penser demain en renforçant nos points forts et améliorant nos points d'effort.

Vous trouverez donc ci-dessous les pistes qui ont été évoquées par les participants, certaines rejoignent le billet d'Elisabeth, curieux non ?

J'ai souhaité orienter nos échanges vers ce qui me semble être le métier de libraire : le lieu, le métier, les services.
Un constat, avec un marché du livre 100% numérique, le libraire n'achète plus, ne range plus, ne retourne plus...

  • Le lieu
- La librairie sans livre papier devient un lieu de rencontre où l'on crée du lien social, un espace communautaire de personnes intéressées par la même chose : le livre mais également le contenu, le débat, le thème... Créer un Bookdating ? ;-)
- La librairie comporte un cybercafé pour la rendre plus conviviale et connectée 
- La librairie est un lieu de rematérialisation du contenu à travers ateliers et rencontres (payants ?), voire de rematérialisation de l'objet livre à la demande et personnalisée (POD)...
- La librairie devient connectée : tablettes numériques, liseuses,  TV en magasin et dans les vitrines.
- Quelle surface pour la librairie en 2050 ? 100, 300, 500 m2 ? Les grandes enseignes ne devront-elles pas, à l'instar de la grande distribution, relouer une partie de leur surface de vente ?
- Les librairies vont-elles devenir des magasins de luxe d'une offre de livres papier haut de gamme ?

Une chose est sûre, l'assemblée ne voit plus la librairie de demain mono métier, mono produit (livre).
Mais avec quels autres produits, le libraire doit-il se diversifier ?
Une expression a même été entendu : parc d'attraction ?
Ce que j'aime dans cette expression, c'est "attraction"
Comment être demain un lieu, une librairie d'attraction ?


  • Le métier
Cette partie a prolongé l'atelier N°5 de Pierre Ménard sur "Quelle forme de partage autour du livre numérique ? Quels échanges ?"

- Le métier de libraire devient essentiellement de la médiation autour du livre et de la lecture. Finies les tâches de manutention liées au livre papier.
- Le libraire est un conseiller de vente, un prescripteur, un médiateur
- Son rôle n'est plus uniquement de donner des conseils mais également d'administrer une communauté de lecteurs
- Il développe des partenariats avec des blogueurs reconnus
- Via la TV connectée de la librairie, il théâtralise ses choix. Il est rémunéré par les passages publicitaires des éditeurs : trailers...
- Il filme ses rencontres, ses interviews avec les auteurs et sa communauté et fait interagir sa communauté absente via Facebook
- Bien sûr, il vend en ligne.


  • Des services en plus d'aujourd'hui
- Un cybercafé
- salon de lecture
- espace de travail
- Cartes cadeaux numériques avec valeur (€) ou contenu (choix du libraire, thématiques...)

- Achat extérieur via QR code ?
- Organisation de festival
- le POD
- show room...


Vos commentaires seront les bien venus pour étoffer ces propositions !


Par avance, merci.


Vincent

1 commentaire:

  1. pas d'ac sur la présence des libraires "traditionnels" : les libraires magasin en dur+magasin en ligne de livre papier et numérique étaient très représentés et très actifs contrairement aux années précédentes. Et ravis de leur premier Bookcamp pour ce que j'en sais...

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